Je vous salue Madame M.

Un peu de texte aujourd’hui…
Bon…
En allant chercher mon planning pour le mois de Juin, ma chef de service me lance, comme une évidence, la mort d’une dame dont j’avais la prise en charge les week-ends…
" Mais oui, cela fait 3 semaines qu’elle est décédée du cancer, je ne vous l’avais pas dit ? "
Haut le cœur, à l’annonce de cette nouvelle…
Je me fais un point d’honneur à respecter les dames dont je m’occupe, jusqu’à aller parfois à faire plus que mon poste devrai accepter (comme nettoyer le caca ou encore changer la couche d’une dame de plus de 100 kilos sans aucune formation d’infirmier…).
Mais bizarrement après la sueur froide que j’ai ressenti à cette nouvelle, tout est retombé à plat… J’ai repensé à cette dame que je n’avais pas vu depuis 2 mois et je me suis dit:
" Qu’est ce que j’en retiens… Une dame qui vivait seule, qui arrivait encore à préparer son plat mais qui avait besoin de moi pour trouver le courage de manger et de prendre sa tonne de médicaments… ".
Je l’ai laissée un week-end entre les mains des infirmiers lorsqu’elle a commencée à perdre pieds…
Elle n’est pas la seule des personnes dont je m’occupe dont l’échéance de vie touche à sa fin…
Je m’attends à chaque visite à retrouver une personne gisante sur son lit…
Je ressens quelque chose, je ne ressens pas quelque chose…
Je deviens encore plus dure.
…
Il est temps que je change de boulot.
…car la routine de la mort est en train de s’immiscer dans ma vie.

Je vous salue Madame M.
Reposée en paix.